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Rendez-vous des vieux gréements à Boulogne


Elle a passé plus de soixante-dix ans sur les mers, mais l'usure du temps n'a pas de prise sur elle. L'« Étoile de France » est l'un des bateaux exceptionnels de la Fête de la mer qui animent le port de Boulogne-sur-Mer jusqu'à dimanche.

S'il n'y avait que l'odeur d'eau salée et le tangage de la coque, on se croirait sur l'océan. Pourtant, l'Étoile de France est bien amarrée, pendant quatre jours, au quai Gambetta de Boulogne-sur-Mer. Long de 40 mètres et haut de 28, le vieux gréement ne passe pas inaperçu depuis son arrivée de Saint-Malo, son port d'attache.

Le navire est l'un des douze grands voiliers du skipper et armateur Bob Escoffier. Chaque année, sa compagnie Étoile Marine Croisières transporte près de trente mille personnes. Pour 4 000 euros par jour, traiteur en option, l'Étoile de France accueille jusqu'à soixante passagers : « On fait des comités d'entreprises, des réunions de famille », détaille son capitaine, Julien Taquin.

En comité plus restreint, le bateau prend le large, direction Jersey ou Bréhat, pour des croisières d'un week-end. « Dernièrement, on a accueilli une fête d'avant-mariage. On a trente couchages, et ils étaient quarante-cinq, alors ils ont mis des tentes sur le pont ! »
Après la marchande, reconversion au cinéma

Une clientèle privilégiée bien éloignée des cargaisons que le voilier transportait à l'origine : jusqu'à 150 tonnes de sel et de morue. À l'époque, le navire s'appelle Julia af Faaborg, du nom d'un port danois.

« Il a été construit en 1938, explique Ludwig Perroz, le second, par d'importants chantiers navals au Danemark, spécialisés dans les "Baltic traders", ces voiliers de marchandises qui sillonnaient la mer Baltique. » Julia af Faaborg fait régulièrement la route jusqu'au Portugal. « Elle s'arrêtait sûrement déjà à Boulogne-sur-Mer à l'époque », assure Julien Taquin.

La goélette est motorisée en 1952 et poursuit sa carrière dans la marchande. Puis vient l'heure de la retraite. Dans les années quatre-vingt, elle est acquise par Mickael Turk, un Anglais spécialisé dans la fourniture de bateaux à l'industrie cinématographique. Julia devient vite la star de Hornblower, une série à succès britannique dont le héros, un jeune capitaine de la Royal Navy, voit son destin troublé par les guerres napoléoniennes : « L'ancien propriétaire nous a même rapporté qu'il l'avait affrété aux producteurs des "Harry Potter", mais je ne l'ai jamais repérée dans les films », ajoute Julien Taquin.

Rebaptisée Étoile de France lors de son rachat en 2007, la vieille dame des mers n'a pas fini de jouer les vedettes. Ainsi le mois dernier, c'est PPDA qui se l'appropriait pour la réalisation d'un téléfilm, Mon frère Yves, d'aprèsPierre Loti.

Un succès qui se lit aussi dans les regards : « Quand je suis montée à bord, j'ai repensé à L'Île au trésor », s'amuse Isabelle, venue de Sains-lès-Marquion avec Simon, onze ans, et Florent, neuf ans, qui a trouvé à l'Étoile de France des airs de bateau de pirates...

Source "la voix du nord"

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